Fermer cette fenêtre pour retourner à la Biographie

HEINRICH HEINE

..................................

Avec Friedrich Hölderlin, auquel il avait dédié une statue (aujourd’hui disparue) à la fin des années 30, Heinrich Heine —  né, faut-il le rappeler, en 1797 à Düsseldorf, de parents juifs —  compte parmi les poètes favoris d’Arno Breker. S’il incarne à ses yeux autant une certaine forme d’éternelle jeunesse en proie à des tensions et à des contradictions internes qui font alterner en elle les espoirs les plus fous et les périodes de dépressions les plus noires, Heine est aussi, pour Breker, le poète qui, dans De l’Allemagne (1833), appelait à renouveler et purifier le vieux fonds romantique en lui donnant les contours nets et clairs de la forme classique : « Les artistes doivent toujours donner à leur sujet, qu'il soit chrétien ou païen, une forme plastique ; ils doivent le présenter avec des contours nets. Bref, la plasticité doit être, dans l'art romantique moderne comme dans l'art antique, la qualité principale. »

..................................

En 1930/31, Arno Breker avait déjà réalisé le modèle d’une statue de Heine destinée à un monument qui devait être érigé à Düsseldorf. Le projet ayant avorté, Breker n’en avait pas moins exposé la statuette en diverses occasions, notamment à l’Orangerie, en 42, l’intitulant, étant donné le contexte de l’époque, « Le Jeune Poète ».

            Aussi était-il naturel qu’il accueillît favorablement la proposition du juriste et historien Herman Lohausen, lorsque celui-ci lui soumit en 1978 le projet de réaliser une nouvelle version de la statue du poète, destinée cette fois à être ériger sur l’île de Norderney, l’une des sept îles de Frise orientale, où Heine résida à plusieurs reprises, au cours des années 1825, 1826 et 1827.